– Excusez-moi maître est-ce que c’est urgent, urgent, votre problème? demanda Ordnas.
– Pourquoi mon cher?
– C’est juste que vous m’avez réveillé un peu vite et que je n’ai pas eu le temps de prendre mon déjeuner. On vient de partir et mon ventre me crie déjà famine. Je n’aimerais pas nous écraser subitement.
– Tu as raison qui veut voyager loin, ménage sa monture. En plus qui sait, peut-être trouverons nous ce que je cherche lors de ce petit arrêt. Je vois une gare un peu plus au nord, pose toi là-bas, on y trouvera surement quelque chose d’ouvert.
La gare semblait malheureusement déserte. Ce n’était qu’une petite gare de campagne qui ne devait accueillir que peu de correspondances. Comme dans un western, seul quelques botte de paille balayée par le vent les accueillirent.
– Maître, même revenu a ma taille de caleçon-tortue S, j’ai une faim XXL. J’ai bien peur qu’on ne puisse repartir sans avoir mangé.
– Attend mon petit Ordnas, je sens quelque chose.
Ecirbaf humait l’air à la recherche de quelque chose.
– Voilà, je la tient. De la saucisse! Tu aimes les saucisses Ordnas?
– Oh oui maître! J’adore mais avec du pain, comme dans les fêtes.
– Suis-moi!
Ecirbaf se mit en avant d’un pas rapide. Ils longèrent le quai, prirent la grande porte au milieu du bâtiment pour finalement se retrouver dans la salle d’attente.
– Mesdames et Messieurs! Bonjour! Bienvenue dans notre émission du matin: Petit déjeuner pour un Caleçon-Tortue!
Devant eux se tenait un Télévisihomme en pleine émission culinaire. Il était assis sur le banc longeant le mur de gauche, les bras croisés, semblant les attendre. Le fumet repéré par Ecirbaf sortait de sa têtelevision. La présentatrice était une grosse bonne femme au visage sympathique. Elle coupait du pain pendant qu’a côté d’elle grillait de délicieuses saucisses de veau. Ordnas en eu les larmes aux yeux.
– Ecirbaf! Je ne vais pas pouvoir manger les saucisses, elles sont dans une télé.
– Le Monsieur dans le publique voudrait goûter les saucisses! l’interrompit le Télévisihomme. Marie-Thérèse veuillez donner à notre téléspectateur une saucisse s’il vous plait.
Marie-Thérèse se saisit d’une saucisse avec sa fourchette, la plaça sur une petite assiette de carton au côté d’un morceau de pain et la lança à travers le téléviseur dans les bras de Ordnas qui n’en pouvait plus de bonheur.Pendant que son compagnon déjeunais joyeusement, Ecirbaf s’intéressa à leur bienfaiteur:
– Excusez moi, est-ce que vous vous y connaissez en forêts?
La têtelevision se mit à grésiller, l’image se brouilla, pour finalement faire apparaître l’introduction d’un documentaire.
– La forêt est le poumon du monde. Cet écosystème riche et fragile est actuellement…
– Très bien. Vous m’intéressez. Vous avez quelque chose de prévu aujourd’hui?
– Notre programme de la journée sera constitué d’une émission exceptionnelle: « Aventures forestières avec Ecirbaf et Ordnas »! Nous vous attendions pour commencer!
– Eh ben vous n’êtes pas difficile à convaincre vous. Ca ne va pas forcement être agréable comme voyage, vous allez peut-être devoir vous battre, vous êtes sur de vouloir nous suivre?
– Cher publique, j’en suis sûr! C’est mon dernier mot!
Ecirbaf se tourna vers son ami entrain de terminer sa saucisse.
– Ordnas, nous partons! Notre nouvel ami va nous accompagner, il te donnera à manger et devrait nous servir pour notre problème de forêt.
– Noobtre problemb de bforêt? Interrogea Ordnas la bouche encore pleine.
– Ah oui! Je ne t’ai pas expliqué. Transforme toi et je vous explique en chemin.
Ils sortirent de la salle d’attente, Ordnas se coucha contre le sol tiède de la gare, grandit d’une taille supplémentaire pour accueillir le Télévisihomme et ils décollèrent.
Texte de Sandro Dall’Aglio
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