« Se protéger, OUI! De l’amour, NON! ». La grand maman de Gustave lui avait répété ça à l’envi tout au long de son enfance. Une phrase terrible qui avait conditionné entièrement ce qu’il était aujourd’hui. Gustave était paranoïaque: il ne sortait jamais de chez lui sans son chapeau de métal. Il le protégeait de tout ce qui ne lui arrivait pas. Grace à lui, nombre d’hypothétiques catastrophes avaient été évitées: des dizaines de pots de fleurs chutant d’une fenêtre, des centaines d’attaques au bâton en direction de sa précieuse tête et des milliers de chutes dans un ravin sans fond. Gustave n’était jamais assez prudent face à l’éventuelle violence de ce monde.
Gustave avait tout de même développé, en cachette du fantôme de sa grand-mère, quelque chose qui pouvait s’assimiler au plus grand de ses interdits: l’Amour! Gustave, dans les interstices de sa vie de terreur, avait développé une passion. Il l’avait rencontrée par erreur un soir devant sa télé. Elle lui avait inoculé de suite une étrange légèreté. Une sensation nouvelle qui faisait chavirer son couvre-chef de métal. Oh, rien qui pourrait impliquer une Gustavette, il n’était pas fou quand même. C’était une toute petite chose mais à laquelle au fil du temps il tenait encore plus qu’à sa grand-mère: aujourd’hui pour être heureux, Gustave dansait.
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