TOC ! TOC ! TOC !
– Juuuuuuuliette !!! Cuiiiiisine !!!! On a un client !!!
Rufus soulève le couvercle du magasin et glisse sa tête au dehors :
– Monsieur Bonjour ! La Boîte à Frites à votre service !
– Bonjour Missiou, j’y voudrais quatre fois de li frites.
– Avec plaisir !
Se tournant brièvement vers l’intérieur :
– Juuuuuuuuliette !!! Quatre portions !!!
– Voilà mon bon monsieur, c’est commandé. Ma petite femme s’en occupe.
– Merci Missiou.
– Dites-moi, vous nous venez du soleil, non ? C’est rare en Belgique des gens comme vous. Enfin je veux dire, les tatouages sur le visage là. C’est des trucs de famille ça non ? « Traditionnel » comme y disent dans Ushuaia.
– …
– Pas que je critique, hein. Nous on a bien les frites remarquez. Bon on les mets pas sur la tête mais on en mange quand même pas mal, faut bien admettre. Juliette particulièrement. Ca c’est les femmes. Tu les maries, c’est bon, elles sont sauvées. Enfin je cause, je cause mais vos frites sont prêtes.
– …
– Voilàààà quatre portions pour le monsieur qui vient de loin.
– Merci et disolé j’y comprend pas bien li français.
– Oui, ben c’est pas grave, c’est pas comme si vous veniez tout les jours hein. Allez bonne journée et bonjour chez vous de la Boîte à Frites.
Rufus referme la boite.
– Juliette, t’aurais vu ce gars la, heureusement que je suis pas raciste. Y en a qui auraient refusé de le servir.
Texte de Sandro Dall’Aglio
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